Une volonté de fer

Très peu de temps après l'attaque des deux impérators qui formaient l'orage, Merel était allé voir James pour vérifier si ce que Raphaël avait dit qu'il avait fait était bien vrai. Après être allé le voir, Merel ne prit pas trois-quatre détour et partit directement à la recherche de Katrak, qui arborait probablement encore le manteau du tonnerre. Merel avait l'air assez pressé de le trouver.

Aussi étrange que cela pouvais paraître, il trouva l'homme a l'ancienne Chapelle Sylvaroise. Il étais appuyé sur un petit arbre, toujours entouré d'un petit bracelet que lui même avais conçu, quelques années auparavant.

Il avais les yeux fermés, les armes que l'accompagnaient partout éparpillées autour de lui. Bien qu'il semblait au repos, on voyais ses lèvres remuer, et ses poings serrés au point d'en être blanc.

Effectivement étonné de le trouver là, Merel avança davantage de quelques pas avant de s'arrêter quelque part vers la droite de Katrak. Merel s'adossa à un arbre et attendit un moment. Il était pressé, mais il pouvait bien attendre quelque temps, voir si Katrak allait remarquer sa présence et lui porter une certaine attention, ou si il était trop occupé pour lui parler. L'arme de Merel était bien serrée dans son fourreau et il avait, par précaution, avec lui la lance soleil, mais aucunement placée d'une position offensive.

au bout d'environ une demi-heure, Katrak se redressa, et ouvrit les yeux. Il savait depuis un moment qu'il y avais quelqu'un, mais il fut tout de même surpris de voir Merel. il lui dit d'un ton sans équivoque agressif:

qu'est ce que tu veux?

Le guerrier Sylvarois se dégagea un peu de l'arbre sur lequel il était adossé, question de bien montrer à Katrak qu'il ne prenait pas leur conversation à la légère. Il se plaça devant lui et, lorsqu'il lui adressa la parole, il le regardait dans les yeux, et ce, jusqu'à la fin de leur conversation.

- ''James a déjà envoyé mes troupes au front. Que je les suive ou que je ne les suive pas,
ça ne changera rien sur ce point. Cependant, mes troupes sont mes troupes. Je les ai vu grandir, s'améliorer, changer et évoluer. Je ne peux les laisser faire la guerre sans leur capitaine, surtout qu'ils n'ont jamais connu de guerre encore. Toutefois, je n'y vais pas sans y mettre du coeur.''

Merel continua tout en s'assurant de ne pas trop mettre Katrak en colère.

- ''Je vais être franc avec toi. Je ne veux absolument pas de l'influence de Braldor ni à Emlok, ni à Rivmatt. Je ne veux pas non plus de celle de Präm, je veux qu'Emlok ET Rivmatt soient des territoires libres de leurs propres décisions, leurs propres us et leurs propres coutumes. Par contre, le moins pire des deux serait tout de même Präm, et c'est pourquoi je veux me battre contre les armées de Braldor avec mes hommes.''

Merel prit une respiration, puis continua, sachant très bien que la dernière partie de son oration était la plus importante.

- ''Par contre, je t'assure que si Präm fait un mouvement lors de cette première bataille pour faire plier Rivmatt à son gouvernement, je vais me retourner contre eux et défendre du mieux que je le peux Rivmatt.''

Merel demeurait droit. Il était calme mais inébranlable et continuait de regarder Katrak dans les yeux.

Les yeux en feu,katrak lui répondit :
Et tu ne comprend Pas que pram est la justement pour annexer Rivemat?

Le feu, ça le connaissait, alors Merel n'eut pas de crainte à soutenir le regard de Katrak.

- ''Et tu crois que Braldor est là pour quoi?''

Dépité, Katrak secoua la tête.
Et tu pense qu'aider un des cotés contre l'autre ne va pas nuire a Rivematt de toute facon? c'est a Rivematt qu'il faudrais des troupes!

Malgré le dépit de Katrak, Merel mis un peu plus d'emphase sur ses prochains propos, un peu plus de ton, pour montrer qu'ils étaient une partie importante de leur discussion.

- ''Crois-moi, c'est ce que je voudrais le plus, mais une poignée d'hommes ne peut rien contre une armée, et à moins que tu convaincs tous les seigneurs d'Emlok d'envoyer leurs troupes, ce qui n'arrivera pas car ils sont tous trop vendus soit à Braldor ou à Präm, on arrivera à rien. J'attends toujours l'arrivée de mon lieutenant pour te faire un rapport sur nos réserves d'armes, mais d'ici là, j'peux te donner un peu d'argent... Au moins 5 pc par lunes, c'est déjà ça, je vais tenter de donner plus si je vois que j'ai du lousse par rapport aux dépenses que j'avais déjà prévu, et ça inclu la dernière lune puisque je te l'ai promis. Je vais donc te donner 10 pc à la prochaine lune qui, je l'espère, serviront à équiper Rivmatt un peu plus. Tes intentions sont bonnes, je le vois que c'est leur bien que tu veux, et moi aussi, alors je veux t'aider. Toutefois, j'ai des raisons personnelles de préféré que, si l'une des deux nations a l'avantage, ce soit Präm, bien que je préfèrerais que Rivmatt aie l'avantage. Il y a un homme pour qui cette guerre, si elle est gagnée par Braldor, sera ultimement profitable, et c'est Raphaël. Cet homme est pour le moment une menace potentielle pour deux personnes à qui je tiens énormément et moi-même. Je n'ai pas encore de preuve quand à ses mauvaises intentions, mais il a tout de même déjà attaqué d'autres de mes amis pour aucune bonne raison, et disons que le fait qu'il gagne en puissance pour nous écraser ne me plaît pas du tout.''

Merel fit une pause, puis continua.

- ''Crois-moi, je trouve aussi très dommage que Rivmatt soit coincé dans ce conflit politique où les deux côtés ne cherchent que davantage de puissance, tout en étant coincé aussi dans un conflit un peu plus personnel... J'ignore même si la libération de Rivmatt est une possibilité, car nos armées sont, en nombre, extrêmement plus faibles que les armées de Braldor et de Präm. Toutefois, je veux t'aider à les aider... ils méritent leur liberté.''