À l'auberge de Geoffroy McMarlof

Un matin, Merel s'était levé avec une idée claire en tête. Toutefois, pour ça, il avait besoin d'un contacte crucial, et il croyait savoir qui pouvait peut-être l'informer là-dessus. En tant qu'aubergiste, Geoffroy McMarlof devait en avoir entendu sur pas mal de choses. Puis, Merel avait déjà été lui parler, dans le temps qu'il suivait un peu les enseignements d'Albert, paix à son âme.

C'est donc plein de détermination qu'il se rendit à l'auberge du Rôturier pour lui parler. Ce jour-là, toutefois, Merel portait un chandail qui couvrait tout son torse et une sorte de cape-foulard qui cachait complètement son dragon de feu.

Geoffroy sait tout, il peut à loisir servir information, bière ou détruire le monde - du moins, raconte les rumeurs.

Il était, comme tous les sacrés jours de sa semaine, en plein travail/débauche de gérant de taverne. Son manteau de poil était propre, mais dégageait une drôle d'odeur, en ce jour si chaud.

Merel avait aussi bien chaud avec sa cape qui lui cachait le coup et le haut du torse, alors qu'il entrait dans l'auberge. Il arriva près du comptoir et s'adressa au barman du ton d'un type qui ne s'était pas pointé ici depuis un moment.

- ''Bonjour, les affaires sont bonnes aujourd'hui?''

Il lui adressa malgré tout un sourire, mais un bien maigre, les seuls qu'il pouvait afficher ces jours-ci.

Essuyant son front d'un mouvement preste, Geoffroy, tout sourire et sueur répondit à l'homme au dragon, sans pour autant arrêter de servir les consommations.

"-Très oui. Savez, les jours de grandes chaleurs, les hommes restent moins aux champs, et boivent plus. Alors oui, les affaires sont très bonnes, savez, aujourd'hui. Qu'est-que je peux bien faire pour toi ?"

Une cordialité rare.

Un peu pris de cours par cette même cordialité, Merel s'accouda au comptoir, poussa un profond soupir et se dit qu'une petite consommation lui ferait probablement du bien en cette grande chaleur. Cependant, il avait d'autres projets pour son argent.

- ''J'ai entendu parler, la dernière fois que j'suis allé dans une auberge, d'une bande de chasseurs de créatures qui se font appeler les Chasseurs de Légendes, vous connaissez? Enfin, il se trouve que je cherche à me procurer un des produits qu'ils pourraient avoir à vendre, mais pour ça je dois parler face à face avec l'un d'eux... Est-ce qu'il y en a parfois qui fréquentent ton auberge?''

Merel avait dit tout cela d'un ton dégagé, son dragon toujours très bien caché.

"Après quelques années de carrières, comme vous le savez, on finit par tout entendre, tout savoir, au moins de loin, savez. Avec toute ma modestie, je dirais même que si quelque chose se passe à moins d'un jour de marche d'ici, je serai au courant dans la semaine. Après, s'il y a des Chasseurs qui fréquent l'auberge, bah, savez, ils viennent ils partent. Pas de client régulier, mais d'occasion parfois, ou de simple passage. Mais peut-être que je peux quand même aider ?"

Un "sans modestie" moqueur. De la candeur, mais du sérieux.

Sinon, ses mouvements étaient ceux d'un aubergiste, laver une chope avec un vieux chiffon, reluquer les dames, et sourire aux clients réguliers.

Merel adressa un sourire au roturier, malgré son ton neutre

- ''À moins que vous ayez un oeuf de phénix à vendre, ou que vous connaissiez quelqu'un qui pourrait vendre ce genre d'article, je ne crois pas que vous pourriez m'aider. Connaissez-vous une façon dont je puis m'en procurer un sans nécessairement le voler à un phénix?''

Le guerrier semblait peu à l'aise à l'idée de voler un phénix.

» Au comptoir de Geoffroy McMarlof